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Une adolescence douce-amère
de Anne Castries
De la Martinière jeunesse, 2003, 150 p. (Confessions)
J'ai passé mon adolescence - de treize à dix-sept ans - derrière des barreaux. Derrière ces barreaux, je vois des vignes, plus loin un champ d'oliviers, des pins. Au printemps, de minuscules fleurs jaunes pimentent les chemins. À l'automne : couleurs dorées, cuivrées. Odeurs de champignons. Durant toute mon adolescence, de ma fenêtre, j'aperçois, à l'infini, ce paysage magnifique. Mais si féerique soit-il, un paysage est-il le même vu à travers des barres de fer ? Derrière la colline, après les oliviers, à trois kilomètres, se trouve un village : Michiguières. L'été, au soleil couchant, quand les vignes deviennent orangées, j'entends en écho une moto... Un jeune qui fait du cross. Je pense : II a mon âge peut-être. Il est libre, lui. Ma chambre cellule est spacieuse.
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